Intoxications au monoxyde de carbone

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore, inodore, toxique et potentiellement mortel qui résulte d’une combustion incomplète, et ce quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane. Il diffuse très vite dans l’environnement. Chaque année, ce gaz toxique est responsable d’une centaine de décès en France.

Chaque année, environ 1 300 épisodes d’intoxications au CO survenus par accident et impliquant près de 3 000 personnes sont déclarés aux autorités sanitaires.

Des gestes simples contribuent pourtant à réduire les risques.

Les intoxications au monoxyde de carbone résultent de plusieurs causes :

 Mauvaise évacuation des produits de combustion (conduit de fumée obstrué ou mal dimensionné)
 Absence ou insuffisance de ventilation dans la pièce où est installé l’appareil (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées)
 Défaut d’entretien des appareils de chauffage et de production d’eau chaude.
 Vétusté des appareils
 Usage inapproprié de certains appareils, conçus exclusivement pour une utilisation en extérieur ou en appoint (appareils de chauffage d’appoint utilisés en continu par exemple, groupes électrogènes ..)
 Incompatibilité des différentes installations présentes dans un même logement (exemple : foyer ouvert et chaudière).

On observe souvent, lors d’accidents, un cumul de ces causes.
De plus, des facteurs aggravants comme des conditions météorologiques particulières (tempête, brouillard dense, grand froid…) .entraînent une élévation des risques et ce, d’autant plus qu’elles peuvent s’accompagner de l’utilisation massive de chauffages de fortune (groupe électrogène, poêle à pétrole, brasero…).
Par ailleurs, des intoxications collectives sont observées chaque année dans des lieux publics : écoles, grandes surfaces, restaurants, églises, patinoires….

Tous les types d’appareils à combustion, quel que soit le combustible utilisé, constituent une source potentielle de monoxyde de carbone, en quantité variable selon la nature de ce combustible et la qualité de la combustion :

 les chaudières à bois, à charbon, à gaz, ou à fioul
 les chauffe-eau et chauffe-bain
 les inserts de cheminées, les poêles
 les chauffages mobiles d’appoint
 les cuisinières à bois, à charbon, ou à gaz
 les moteurs automobiles dans les garages
 les groupes électrogènes à essence ou à fioul et tout moteur thermique fixe ou mobile
 les appareils « de fortune » type brasero

Les symptômes - maux de tête, fatigue, nausées - apparaissent plus ou moins rapidement et peuvent toucher plusieurs personnes. Une intoxication importante peut conduire au coma et à la mort, parfois en quelques minutes. Il est donc important d’agir très vite :

En cas de suspicion d’intoxication, aérez immédiatement les locaux, arrêtez si possible les appareils à combustion, évacuez les locaux et appelez les secours en composant le 15, le 18 ou le 112 (et le 114 pour les personnes malentendantes).

La prise en charge des personnes intoxiquées doit intervenir rapidement, dès les premiers symptômes, et peut nécessiter une hospitalisation spécialisée.

Avant chaque hiver :
 Faites vérifier vos installations par un professionnel qualifié :
chaudières
chauffe-eau et chauffe-bains
cheminées, inserts, poêles,
 Faites effectuer un ramonage mécanique de vos conduits et cheminées au moins une fois par an.
Pendant tout l’hiver :
 Aérez votre logement
 Ne bouchez jamais les entrées d’air.
 Respectez les consignes d’utilisation des appareils à combustion indiquées dans le mode d’emploi par le fabriquant.
En période de grands froids :
 N’utilisez jamais pour vous chauffer des appareils non destinés à cet usage : cuisinière, brasero, etc.
 N’utilisez pas les chauffages d’appoint en continu. Ces appareils ne doivent fonctionner que par intermittence.
 Si vous venez d’acquérir ou d’installer un nouvel appareil de chauffage, veillez à vous assurer auprès d’un professionnel qualifié de la bonne installation et du bon fonctionnement de l’appareil avant sa mise en service.
En cas de coupures d’électricité :
 Installez impérativement les groupes électrogènes à l’extérieur des bâtiments et jamais dans des lieux clos – Ils ne doivent jamais être utilisés à l’intérieur.
En période de redoux si vous disposez d’un appareil dans lequel il est possible de laisser couver le feu (ex : poêle au charbon) :
 Ne laissez pas couver le feu de votre poêle s’il est annoncé une période de redoux.

Il existe sur le marché français des détecteurs de monoxyde de carbone à fixer ou portables. L’avis de la Commission de la Sécurité des Consommateurs du 21 novembre 2013 relatif au niveau de sécurité apporté par les détecteurs autonomes avertisseurs de monoxyde de carbone indique que leur niveau de sécurité est trop souvent insuffisant. Si vous choisissez aujourd’hui d’équiper votre logement d’un détecteur, assurez-vous au préalable que le détecteur que vous avez choisi soit déclaré par le fabricant conforme à la norme européenne NF EN 50291 (cette mention doit figurer sur l’emballage du produit).

Lors de l’entretien annuel de votre chaudière, le professionnel qualifié qui intervient est tenu de mesurer le monoxyde de carbone pour s’assurer que votre installation n’émet pas de monoxyde de carbone.

Par ailleurs, si votre logement est également équipé de détecteurs avertisseurs autonomes de fumées (DAAF), attention à ne pas confondre leurs alarmes. Les comportements à adopter en réaction du déclenchement de l’alarme d’un DAAF (ne pas sortir de chez soi, calfeutrer les portes, se mettre à côté de la fenêtre et attendre les secours) sont à l’inverse de ceux à adopter si l’alarme d’un détecteur de CO se déclenche (ouvrir les fenêtres et sortir du logement).

Les professionnels qualifiés plombiers-chauffagistes et ramoneurs sont en mesure d’effectuer le diagnostic de votre installation.
Par ailleurs, s’il s’agit d’une installation intérieure au gaz de plus de 15 ans, il existe également dans votre région des diagnostiqueurs certifiés qui réalisent un état des installations à l’occasion de la vente d’un logement. Ces professionnels peuvent établir un diagnostic de votre installation.

Si vous vous situez dans un local avec un appareil fonctionnant avec une énergie combustible (bois, charbon, gaz (naturel, butane, propane), essence, fuel, éthanol) et que vous avez des maux de tête, des nausées, des vomissements, c’est peut être une intoxication au monoxyde de carbone.
Par ailleurs, si votre logement est équipé d’un détecteur de CO, l’alarme se déclenche pour vous avertir de la présence dans l’atmosphère de mon logement de CO à un taux assez élevé.

Dans ces deux situations :
1/ Aérez immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres.
2/ Arrêtez les appareils à combustion si possible.
3/ Evacuez les locaux et bâtiments.
4/ Appelez les secours :
 112 : Numéro unique d’urgence européen
 18 : Les Sapeurs Pompiers
 15 : Le Samu
5/ Ne réintégrez pas les lieux avant d’avoir reçu l’avis d’un professionnel.

Dans les lieux de spectacles ou de culte une utilisation trop longue des panneaux-radiants peut provoquer des intoxications au monoxyde de carbone. Il est interdit de préchauffer les locaux équipés de panneaux-radiants avant les manifestations.
Les groupes électrogènes, souvent utilisés lors de rassemblements (fêtes, festivals, réunions, concerts, messes) peuvent aussi émettre du monoxyde de carbone. Ils doivent toujours être placés à l’extérieur des locaux.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter :
 Le centre anti-poison relevant de votre région
 Un professionnel qualifié : plombier-chauffagiste, ramoneur
 L’Agence régionale de santé de votre région
 Le Service Communal d’Hygiène et de Santé de votre mairie