Effets de l’alcool sur la santé et sur la vie sociale
Population générale
La consommation d’alcool provoque des dommages importants sur la santé. Elle peut agir sur le « capital santé » des buveurs tout au long de la vie, depuis le stade embryonnaire jusqu’au grand âge.
Même à la dose relativement modérée de 13 grammes par jour, le risque global pour la santé est augmenté.
Au-delà d’une certaine consommation (2 verres par jour pour les femmes et 3 verres par jour pour les hommes), l’alcool est un facteur de risque majeur pour :
– certains cancers : bouche, gorge, œsophage, colon-rectum, sein chez la femme.
Pour l’OMS, l’alcool est classé comme une molécule cancérigène avérée depuis 1988.
– certaines maladies chroniques : maladies du foie (cirrhose) et du pancréas, troubles cardiovasculaires, hypertension artérielle, maladies du système nerveux et troubles psychiques (anxiété, dépression, troubles du comportement), démence précoce, etc.
Coût des hospitalisations :
Le coût estimé des hospitalisations liées à la consommation excessive d’alcool s’élève à près de 3,6% de l’ensemble des dépenses hospitalières en 2012 (BEH 2015).
Le coût de ces séjours hospitaliers est estimé à 2,64 milliards d’euros.
Les conséquences de la consommation excessive d’alcool sont l’un des tous premiers motifs d’hospitalisation en France.
En ce qui concerne l’âge des patients hospitalisés pour alcoolisation aiguë, il faut remarquer que, si le pourcentage de jeunes (≤24 ans) a été stable entre 2006 et 2012 (19,1%), celui des patients les plus âgés (≥55 ans) a augmenté de 3,9% (20,9% contre 24,8%).
La consommation régulière et excessive d’alcool peut également avoir des conséquences négatives sur la vie sociale et professionnelle du buveur : absentéisme, perte d’emploi, délinquance, diminution de la qualité de vie, tensions avec l’entourage, etc. Elle est également un facteur de risque majeur de survenue d’accidents de la route mortels et de violences intra-familiales et extra-familiales.
Coût social (« Coût social des drogues en France », Pierre Kopp OFDT, septembre 2015) :
Le coût social de l’alcool est estimé à 120 milliards d’euros en 2010.
Ce coût social est composé :
– Pour 95% du coût externe de ressources gaspillées (valeur des vies humaines perdues, dégradation de la qualité de vie, pertes de production)
– et pour 5% du coût pour les finances publiques (dépenses de prévention, répression et soins, économie de retraites non versées).
En 2010, les taxes sur les alcools (3,2 Milliards d’euros) ne représentent que 37% du seul coût des soins (8,6 milliards d’euros).
Le coût annuel pour les finances publiques est de 4,9 milliards d’euros par an.
Alcool chez les jeunes
Les jeunes sont particulièrement exposés aux effets nocifs de l’alcool.
Plus la consommation d’alcool s’installe précocement dans la vie, plus le risque de dépendance et de survenue de problèmes de santé à l’âge adulte est élevé.
Les jeunes sont également particulièrement exposés aux effets à court terme d’une surconsommation d’alcool (accidents et actes de violence, notamment). Du binge-drinking à la neknomination (mise en scène de la consommation de boissons alcooliques sur Internet), la consommation excessive s’est banalisée chez les jeunes.
Ce terme caractérise la consommation massive d’alcool dans un temps très court avec une recherche intentionnelle et organisée d’ivresse. Ce phénomène concerne plus particulièrement les jeunes.
Cette consommation excessive ponctuelle et très généralement festive a des effets sur le consommateur lui-même mais également pour les autres : accidents de la route, violences physiques, morales ou sexuelles, coma éthylique, traumatismes, décès dans certains cas exceptionnels etc.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter :
– la Web série diffusée par l’Inpes pour éviter de boire de l’alcool sans passer pour un « loser » :
« Esquive la tise », une websérie humoristique pour inciter les jeunes à dire non à l’alcool (INPEs 2014)
– L’article « Consommation excessive d’alcool chez les jeunes : les outils proposés par l’Inpes »
– Le site de la MILD&CA
– Le site Alcool-Info-Service.fr.
– Le site de l’OFDT
Alcool et grossesse
En France, comme dans d’autres pays occidentaux, la consommation d’alcool pendant la grossesse est considérée comme la première cause de handicap mental d’origine non génétique chez l’enfant.
Selon une étude réalisée par l’Inserm en 2001, entre 700 et 3 000 enfants parmi les 750 000 naissances annuelles naîtraient lourdement handicapés par un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), forme la plus grave d’atteinte liée à l’exposition à l’alcool in utero.
La prévalence du SAF dans le monde occidental est estimée entre 0,5 et 3 pour mille naissances vivantes, tandis que les troubles causées par l’alcoolisation fœtale (TCAF) sont estimés à 9 pour mille naissances vivantes.
Les connaissances scientifiques actuelles ne permettent pas de déterminer un niveau de consommation d’alcool qui serait sans risque pour l’enfant à naître.
N’hésitez pas à parler de ce sujet à votre médecin généraliste ou aux professionnels de santé qui suivent votre grossesse.
Journée d’information sur les troubles causés par l’alcoolisation fœtale Le 6 septembre 2017 s’est tenu, au sein du ministère chargé de la Santé, un colloque sur le syndrome d’alcoolisation fœtale. Ce colloque a été l’occasion de rappeler la toxicité de l’alcool pour le fœtus, et a permis aux familles, associations, réseaux, professionnels de santé et institutions de réfléchir collectivement sur cette problématique majeure de santé publique. → Consultez les présentations de la journée |
Pour en savoir plus
– Dossier de presse de l’Inpes
– Site Alcoolinfo service
– "Liens entre alcool et violence" - les résultats de la première étude française spécifique (19 septembre 2008)
– Enquête de l’INPES menée en 2004 et 2007 sur les connaissances du grand public sur les risques liés à la consommation d’alcool : Alcool et grossesse : connaissances du grand public en 2007 et évolutions en trois ans
Consommation à risque et alcoolo-dépendance : où trouver de l’aide
Pour obtenir des informations, des conseils, évaluer votre niveau de consommation et trouver une adresse pour se faire aider, Consultez :
Le site alcoolinfoservice
Le site ADALIS Ce site comprend notamment un annuaire des structures de prévention et de soin.
– Dossier Alcool de l’Inpes
Associations partenaires
– ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie)
– CAMERUP (Coordination des associations et mouvements d’entraide reconnus d’utilité publique
Alcool et avancée en âge
– Consommation d’alcool : avec l’âge, des risques accrus pour la santé (Cnsa)