Zoom sur la pénibilité

Nous n’atteignons pas tous la retraite dans le même état de santé. Le type de travail exercé au cours de notre carrière, notamment, influe sur notre espérance de vie.

Des parcours professionnels différents qui entraînent des inégalités au moment de la retraite

Nous n’atteignons pas tous la retraite dans le même état de santé. Le type de travail exercé au cours de notre carrière, notamment, influe sur notre espérance de vie. Si celle-ci a augmenté pour tout le monde, l’écart entre cadres et ouvriers, par exemple, ne s’est pas sensiblement réduit : un homme cadre de 35 ans peut espérer vivre encore 47 ans, contre 41 pour un homme ouvrier. Avec l’âge, l’écart se réduit, mais un cadre peut néanmoins compter profiter de sa retraite 2,8 années de plus qu’un ouvrier.

10 facteurs de pénibilité

Le fait d’être exposé à des facteurs de pénibilité contribue pour une large part à réduire l’espérance de vie : le port de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques, l’exposition à des agents chimiques dangereux, le travail de nuit sont autant de facteurs susceptibles de laisser des traces irréversibles sur la santé des travailleurs.

Le dispositif existant

La précédente réforme a créé un dispositif de retraite anticipée pour carrière pénible. Mais les conditions en sont très restrictives : il faut notamment qu’une invalidité ait été constatée. Très peu de personnes en ont bénéficié (autour de 4000). L’approche est médicale et réparatrice : la pénibilité n’est compensée que quand il est trop tard, lorsque l’invalidité est manifeste. Or, bien souvent, les effets sur l’organisme d’une exposition longue à des facteurs de pénibilité ne se révèlent qu’après la retraite.

Une nécessité : la prévention

Si la réparation est nécessaire, elle est loin d’être suffisante. La réforme devra prendre le problème en amont, et renforcer la prévention de la pénibilité. En incitant les entreprises à la réduire ; en réduisant autant que possible les durées d’exposition ; en ouvrant des alternatives aux salariés exposés. Environ 20% des salariés pourraient être concernés par ce type de mesures.