Planification écologique du système de santé : lancement d’une feuille de route ambitieuse et inédite

Lundi 22 mai 2023, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention chargée de l’Organisation territoriale et de professions de santé accompagnée de Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, de Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, et de Jean-François Carenco, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer chargé des Outre-mer ont réuni le premier Comité de pilotage de la planification écologique pour le système de santé.

Les urgences climatiques, énergétiques et écologiques imposent une accélération sans précédent des mesures collectives pour réduire drastiquement l’empreinte environnementale de nos activités. Pour cela, le président de la République a, pour la première fois dans l’histoire du pays, confié la planification écologique directement à la Première ministre.

Le système de santé a donc également un rôle majeur à jouer dans la maîtrise de son impact. Il doit se transformer pour ouvrir la voie vers un système plus sobre, plus soutenable, circulaire et moins dépendant des énergies fossiles.

La transition écologique en santé est une démarche de santé durable favorisant l’intégration de mesures économiquement viables, socialement équitables et écologiquement soutenables, promotrices de santé et de bien-être. Car en effet le système de santé aujourd’hui c’est :
 

  • Plus de 8 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (près de 50 millions de tonnes équivalent CO2).
  • L’impact de l’offre de soins représente environ 45 % de ces 50 millions de tonnes. Les médicaments et les dispositifs médicaux engendrent les 55 % restants.
  • Un secteur qui doit faire sa part dans la nécessaire baisse des émissions de gaz à effet de serre de 5 % par an jusqu’en 2050, afin de respecter l’engagement national français de rester sous la barre des +1,5°C supplémentaires.
  • Un rôle majeur à jouer dans la maîtrise de son impact en matière de biodiversité, d’épuisement des ressources naturelles et d’accès à l’eau douce, ou encore de dégradation et de pollutions des milieux naturels.

De nombreuses initiatives locales de transformation écologique existent et témoignent de la forte attente exprimée par les acteurs du secteur de la santé. Elles ont guidé l’élaboration de la feuille de route présentée lors du COPIL. Le souhait partagé par le plus grand nombre de « trouver du sens » au travail et de collaborer autour de projets engagés, porteurs et enthousiasmants, font de la stratégie nationale de transformation écologique un outil de cohésion et d’attractivité majeur pour les personnels du secteur de la santé.

Les ministres réunis lundi 22 mai en comité de pilotage au ministère de la Santé et de la Prévention se sont engagés à travailler autour des sept axes suivants :
 

  • Accentuer la rénovation et la transformation énergétique du parc immobilier sanitaire et médicosocial.
  • Accélérer la transition vers des achats et une alimentation durables.
  • Transformer et accompagner les pratiques vers les soins écoresponsables dès 2023.
  • Accélérer la réduction des déchets et leur valorisation d’ici 2030 et optimiser le périmètre DASRI pour le limiter le plus possible dès 2024.
  • Former l’ensemble des agents de la fonction publique hospitalière à la transition écologique, en commençant par les 6 500 cadres dirigeants hospitaliers d’ici fin 2024 : une formation inédite adaptée aux enjeux spécifiques de la santé et permettant une mise en action concrète, grâce à des partages d’expérience et à des visites de terrain.
  • Sensibiliser tous les professionnels de santé et administratifs à l’éco-conception des soins et des accompagnements médicosociaux, et soutenir des projets de recherche.
  • Accélérer la transition vers des transports et des schémas de mobilité à faibles et très faibles émissions d’ici 2030.
  • Élaborer une feuille de route pour verdir le numérique en santé.

Afin de garantir à la fois une expertise mais également une connaissance du terrain et d’assurer un lien permanent avec les membres du COPIL, cinq experts reconnus sur ce sujet ont été nommés :
 

  • Alice Baras, chirurgien-dentiste, spécialiste des sujets de transformation écologique des cabinets de ville.
  • Laurie Marrauld, professeur à l’EHESP et membre du Shift project, spécialiste des sujets de décarbonation du système de santé et plus particulièrement sur les sujets de formation.
  • Sarah Ouanhnon, directrice du greener NHS (Royaume Uni), spécialiste des sujets d’achats durables et de verdissements des produits de santé.
  • Patrick Pessaux, chirurgien PU-PH au CHU de Strasbourg, spécialiste des sujets d’éco soins, de bloc écoresponsable et de déchets.
  • Charlotte Sorin, directrice RSE à la Croix Rouge, spécialiste sur la transformation écologique du secteur médicosocial.

Encourager et planifier la transformation écologique du secteur, c’est agir pour un système de soins durable, pour des concitoyens en meilleur santé, pour une France écologique et juste.

« Parce que notre système de santé français n’est pas - et ne sera pas - épargné par les conséquences irréversibles du changement climatique. Parce qu’il en va de la qualité des soins prodigués, de la santé de tous et de la durabilité d’un système envié dans le monde entier. Nous devons, dès maintenant, inscrire le secteur de la santé dans une planification écologique forte, concrète et complète. Notre ambition doit être à la hauteur du défi : réduire de 5% par an nos émission de gaz à effet de serre d’ici 2050. Notre action comme toujours sera agile, pragmatique et au plus près des réalités du terrain. » - Agnès Firmin le Bodo

« Nous devons engager des changements radicaux dans nos manières de produire, de consommer, d’agir. Le secteur médico-social, à l’image de tous les autres, doit faire sa part dans la nécessaire baisse des émissions de 5% par an jusqu’en 2050, pour tenir nos engagements et surtout pour nous adapter à la nouvelle donne climatique. La gestion des déchets, les déplacements des aides à domicile notamment, la sobriété énergétique des bâtiments, encore peu isolés, ou encore la surconsommation de médicaments sont des sujets prioritaires dont nous devons nous emparer. » - Jean-Christophe Combe

« Le préalable à une action efficace, c’est la formation : dès cet été, les agents hospitaliers débuteront la formation à la transition écologique, à commencer par les 6500 cadres dirigeants. Une formation concrète, en présentiel, qui traite des enjeux systémiques tout en tenant compte des enjeux spécifiques du monde de la santé. C’est à terme toute la fonction publique qui sera formée, pour comprendre et préparer la transition écologique de nos services publics. » - Stanislas Guerini

« La planification écologique du système de santé ultramarin est à la fois un défi et une chance : un défi, car les outre-mer souffrent de difficultés et de handicaps structurels qui s’ajoutent à ceux de l’hexagone ; une chance, car ils sont en première ligne face au changement climatique et peuvent devenir, grâce à cette feuille de route, les avant-postes des solutions innovantes en matière d’accès à des soins durables, équitables et de qualités. » - Jean-François Carenco

Télécharger la feuille de route sur le site du ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités