Questions/Réponses UV artificiels

Les cabines UV permettent-elles un bronzage plus sécurisé que le soleil ?

 NON : Le soleil, principale source d’expositions au rayonnement UV pour la plupart des individus, émet trois types de rayonnement UV : les UVC (filtrés en totalité par les couches supérieures de l’atmosphère), les UVB (en partie filtrés) et les UVA (non filtrés). L’exposition individuelle au rayonnement UV solaire dépend de la localisation géographique, de l’altitude, de la période de l’année et de l’heure de la journée ainsi que de la couverture nuageuse. Les rayonnements UV artificiels utilisés dans les cabines de bronzage, quant à eux, présentent des caractéristiques spécifiques, différentes du rayonnement solaire : ils sont plus riches en UVA et plus pauvres en UVB. En effet, la réglementation française (décret n°2013-1261 du 27 décembre 201) impose que le taux d’émission des UVB soit limité à 1,5% de l’éclairement énergétique total. Ainsi, le rayonnement UV artificiels des cabines de bronzage limite les risques de coups de soleil à court terme mais n’évite pas le risque de cancer à long terme. A titre de comparaison, l’intensité du rayonnement émis par les cabines correspond à un soleil subtropical au zénith sans utilisation de filtre UV de type crème solaire.
La pratique du bronzage en cabine ne constitue donc pas une pratique plus sécuritaire que l’exposition au soleil.

Existe-t-il un lien entre UV artificiels et cancer ?

 OUI : Les UV artificiels des cabines UV sont essentiellement constitués de rayonnement UVA. Or, les UVA pénètrent facilement la peau et les lésions induites sont difficilement réparées par les cellules. Ils sont ainsi impliqués, pour une part significative, dans l’apparition de cancers cutanés.
L’Institut national du cancer (Inca) rappelle qu’avec près de 80000 nouveaux cas par an (toutes causes confondues), les cancers cutanés sont les plus fréquents en France. Le mélanome cutané, la forme la plus agressive, se place au 9ème rang des cancers les plus fréquents en France.
En 2009, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a qualifié les UVA et les UVB d’agents cancérogènes certains pour l’homme et a conclu que les utilisateurs de cabines UV augmentent leur risque de développer un mélanome cutané.

L’exposition aux UV artificiels peut-elle être recommandée pour la synthèse de vitamine D ?

 NON : Les apports en vitamine D nécessaires à l’organisme proviennent principalement de l’alimentation (poisson gras, huiles …). L’utilisation des UV artificiels, cancérogènes avérés pour l’homme, comme source de vitamine D ne peut se justifier, d’autant que l’efficacité de synthèse de la vitamine D suite à une exposition à une source d’UV artificiels, dépend de sa composition en UVB, qui est limitée pour les appareils de bronzage UV mis à disposition du public en France.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande d’ailleurs de compenser un déficit éventuel en vitamine D par la voie orale.
Pour une personne à la peau claire, de courtes expositions au soleil (5 à 10 minutes, 2 à 3 fois par semaine lors d’une journée ensoleillée) d’une petite partie du corps (visage et avant-bras) suffisent à une synthèse maximale de la vitamine D. Des expositions plus longues aux UV n’augmentent pas le taux de vitamine D circulante car le taux de vitamine D est régulé de façon très précise dans l’organisme pour éviter tout surdosage.
En outre, les expositions prolongées aux UV provoquent une augmentation linéaire des dommages à l’ADN des cellules exposées et donc une augmentation du risque de cancer cutané.

Durant les mois d’hiver, les cabines permettent-elles d’augmenter le niveau de vitamine D ?

 NON : Utiliser des bancs solaires en hiver, ne permet pas d’éviter une éventuelle carence en vitamine D, puisque la synthèse de cette vitamine par l’organisme est stimulée par les UVB, dont la composante est infime dans les bancs solaires mis à disposition du public, en France. Aucune étude scientifique n’a permis de montrer qu’une production efficace de vitamine D était possible avec des appareils répondant aux caractéristiques du décret français. De plus, aucune étude n’a permis de montrer qu’augmenter son niveau sérique de vitamine D par des expositions répétées aux bancs solaires soit bénéfique pour la santé.
En tout état de cause, comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une éventuelle carence en vitamine D doit être compensée par voie orale (alimentation, aliments enrichis, supplémentation, …).

Les UV artificiels préparent-ils la peau au bronzage ?

 NON : Les UV artificiels ne protègent ni des coups de soleil, ni des dangers liés aux expositions aux UV naturels. Au contraire, les UV artificiels reçus en cabine de bronzage ne font que se cumuler à ceux reçus du soleil. L’utilisateur, en s’exposant plus longtemps et de façon plus fréquente aux UV, augmente donc ses risques de développer, à court terme, des coups de soleil et, à long terme, un cancer cutané.

Les UV artificiels sont-ils efficaces sur tous les types de peau ?

 NON : Le bronzage est un mécanisme de défense de la peau, en réaction aux UVB, qui se traduit aussi par un épaississement de l’épiderme. Or, les cabines de bronzage émettent pour une très grande majorité des UVA lesquels n’induisent qu’un faible épaississement temporaire de la peau. L’intensité de la pigmentation dépend de la quantité de mélanine disponible dans la peau avant l’exposition. La pigmentation se produit donc chez les sujets ayant une peau mate contrairement à celles ayant une peau « claire ». En outre, la capacité des sujets à peau « claire » à brûler rapidement sans bronzer, les expose particulièrement aux risques induits par les rayonnements UV.

Les UV artificiels induisent-ils un vieillissement prématuré de la peau ?

 OUI : les UVA,en pénétrant dans les couches profondes de la peau, provoquent un vieillissement cutané prématuré qui se traduit, 10 à 20 ans après les expositions, par l’apparition de tâches et de rides ainsi que par un amincissement de la peau. Par ailleurs, les UVA peuvent avoir des effets aigus sur l’œil et provoquer une inflammation de la cornée, une photoconjonctivite ou une cataracte.

Les UV artificiels peuvent-ils être pratiqués tous les jours ?

 NON : Les UV artificiels causent des dommages persistants à l’ADN plusieurs jours après l’exposition. L’accumulation des dommages causés à l’ADN peut saturer les mécanismes de réparation de la cellule et conduire à des mutations génétiques et à des cancers. Afin de limiter ces effets biologiques des UV artificiels, un délai minimum de 48 heures est imposé par la réglementation française (arrêté du 20 octobre 2014 relatif à l’information et aux avertissements destinés aux exploitants et aux utilisateurs d’appareils de bronzage).
De façon générale, l’Institut national du cancer déconseille fortement la pratique du bronzage en cabine.

Fermer les yeux permet-il de se protéger contre les UVA ?

 NON : Fermer les yeux ne suffit pas pour les protéger des rayonnements UV émis par la cabine. En effet, les UVA traversent les paupières et provoquent des dommages à court et à long termes. C’est pourquoi, des lunettes de protection spécifiques portant le marquage CE doivent obligatoirement être mises à la disposition des clients lors de séances de bronzage par UV artificiels.

La pratique du bronzage en cabine est réglementée : cela élimine-t-il tout risque ?

 NON : Les dispositions réglementaires visent à limiter l’exposition et les risques d’accident sans pour autant éliminer le risque de cancer induit par cette pratique. Ainsi, depuis 1997, la vente et la mise à disposition du public d’appareils de bronzage utilisant des rayonnements UV sont réglementées en France. Un renforcement des dispositions réglementaires est intervenu en décembre 2013, avec la publication du décret n°2013-1261 du 27 décembre 2013 relatif à la vente et à la mise à disposition du public de certains appareils utilisant des rayonnements ultraviolets. Celui-ci impose, notamment, la présence d’un personnel qualifié dans les établissements mettant des appareils de bronzage à la disposition du public et l’information des utilisateurs sur les risques liés à une exposition aux rayonnements ultraviolets artificiels. Le décret prévoit, en outre, la déclaration des installations auprès du préfet de département où s’effectue la prestation et ce, tout au long du cycle de vie de l’appareil (achat, revente, destruction), ainsi qu’un contrôle technique initial de chaque appareil, puis tous les deux ans, par un organisme accrédité par le Cofrac. Enfin, il maintient l’interdiction d’accès aux appareils de bronzage aux personnes de moins de 18 ans, ainsi que l’accès en libre service à ces appareils.

Les contrôles effectués auprès des centres de bronzage permettent-ils de garantir l’absence de risques générés par les cabines UVpour les consommateurs ?

 NON : Les centres de bronzage font l’objet de contrôles effectués, d’une part, par les services de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie et, d’autre part, par des organismes de contrôle accrédités par le ministère chargé de la santé. Ces contrôles ont pour objet uniquement de s’assurer de la conformité des appareils et du respect de la réglementation. Ils ne peuvent, en aucun cas, prétendre éliminer les risques pour la santé inhérents à la pratique du bronzage artificiel.

Certaines personnes sont-elles plus à risque de développer des cancers cutanés que les autres ?

 OUI : Tout le monde ne présente pas la même sensibilité aux UV. Le risque de cancer cutané est dépendant du phototype de l’individu, c’est-à-dire de sa capacité à bronzer, de la couleur de sa peau, de ses cheveux etc., mais également, des antécédents personnels et familiaux de cancer cutané, de défenses immunitaires affaiblies, des expositions fortes au soleil pendant l’enfance, ou encore, de la présence d’un grand nombre de grains de beauté. La sensibilité aux UV peut être également ponctuellement augmentée par la présence de produits cosmétiques ou de coups de soleil sur la zone exposée, et par la prise de certains médicaments (antibiotiques, somnifères, antidépresseurs, antiseptiques, etc.). Plus que les autres, les individus dont la peau est claire ne doivent pas s’exposer aux UV artificiels.

Lors d’une séance de bronzage, peut-on utiliser des accélérateurs de bronzage ?

 NON : L’utilisation de produits cosmétiques pendant les séances de bronzage est fortement déconseillée pour plusieurs raisons de nature médicale  : d’une part, l’application sur la peau de produits cosmétiques de type accélérateur de bronzage induit une augmentation de la pénétration des rayonnements UV à l’origine de cancers cutanés. D’autre part, les produits cosmétiques de manière générale (maquillage, déodorant, parfum, crèmes de jour, accélérateurs de bronzage, etc.) peuvent être responsables de réactions anormales ou allergisantes, ainsi que de traces permanentes sur la peau.

Les UV artificiels affaiblissent-ils les défenses immunitaires ?

 OUI : Les défenses immunitaires cutanées assurent une protection contre les agressions externes (bactéries, champignons, virus). De faibles doses d’UVA et d’UVB peuvent altérer profondément ces défenses. On observe l’existence d’un affaiblissement des défenses immunitaires après exposition aux UV, leur restauration nécessitant environ trois semaines. Ainsi, dans des centres de bronzage à l’hygiène imparfaite, des infections de la peau ont pu se produire.