Contexte
Les questions de santé mentale, que ce soit pour les soins qu’elles réclament ou les handicaps qu’elles peuvent générer, pèsent désormais financièrement davantage sur nos systèmes de santé que les pathologies cardio-vasculaires ou que les cancers : elles représentent plus de 4 % du PIB de l’Union européenne. (source : Commission européenne). La pandémie de COVID-19 a encore aggravé les difficultés en matière de prise en charge de la santé mentale et renforcé la nécessité d’une action mondiale pour faire face à ces défis.
L’objectif de ces sommets mondiaux est ainsi d’assurer un suivi des avancées année après année et de contribuer à l’effort international indispensable pour guider et inspirer les politiques nationales en faveur d’une bonne santé mentale pour toutes et tous, composante essentielle de la préparation et de la réponse aux urgences telles que celles auxquelles nous sommes actuellement confrontés.
« Compétences, droits et soin » : objectifs et livrables du 4ème sommet mondial
Après la question de l’investissement dans la santé mentale (Londres en 2018), celle du soutien psychosocial en situation de crise (Amsterdam en 2019) et des droits en santé mentale (Paris en 2021), le thème retenu cette année était « Compétences, Droits et Soin : Aller vers une approche de la santé mentale centrée vers la communauté » ( Skills, rights, care : Advancing community-focused approach to mental health ) .
Les principaux thèmes abordés furent :
- le rôle central d’une approche de la santé mentale axée sur la communauté
- l’implication des personnes concernées et de leurs familles dans la conception et le déploiement des politiques publiques en santé mentale
- la promotion d’organisations des soins et des accompagnements qui permettent le rétablissement
- les enjeux en terme de formation et la création de nouveaux métiers en santé mentale
Des ateliers ont porté sur la préparation aux situations d’urgence, les priorités pour les publics vulnérables (jeunes et personnes déplacées), les enjeux de formation et le développement de nouveaux métiers, la planification des effectifs, la pérennisation des organisations et l’innovation.
Quel bilan pour la France depuis le Sommet Mondial sur la santé mentale « Mind the Rights, Now » accueilli à Paris les 5 et 6 octobre 2021 ?
Au plan national
- La France est engagée depuis 2018 dans le cadre de la feuille de route santé mentale et psychiatrie. Le président de la République Emmanuel Macron avait programmé en 2021 l’investissement (1,9 Md€) pour les 5 prochaines années dans le champ de la santé mentale et de la psychiatrie. Ce sont 30 mesures supplémentaires qui viennent enrichir les 37 mesures de la « feuille de route santé mentale et psychiatrie », parmi lesquelles on compte des mesures spécifiques en direction des enfants et des adolescents, sur l’intégration des psychologues dans les parcours de santé mentale pris en charge, en direction des personnes âgées et des publics précaires et enfin sur le déploiement territorial des réformes structurantes. (Voir l’état d’avancement de la feuille de route).
La réalisation de cette feuille de route est assurée par la mobilisation de différents acteurs engagés, marquée par une collaboration entre la Délégation ministérielle à la santé mentale et à la psychiatrie présidée par le Pr Frank Bellivier, et la Commission Nationale de la Psychiatrie (CNP) présidée par le Pr Lejoyeux, les acteurs représentés dans le Comité Stratégique de la Santé Mentale et de la Psychiatrie (CSSMP) et les nombreux autres acteurs qui ont activement contribué, comme la conférence nationale des présidents de Commission Médicale d’Etablissement spécialisés en psychiatrie (présidée par le Dr Christophe Schmitt).
- Dans les suites du sommet de Paris « Mind Our Rights Now ! », et conformément aux engagements de valorisation et de pérennisation des ressources, un document de synthèse disponible en français et en anglais est disponible en ligne, sur le site du Ministère de la Santé et de la Prévention. Toutes les vidéos, des plénières comme des dix ateliers thématiques, sont également disponibles en français et en anglais. Ces livrables assurent la continuité entre ces sommets ministériels annuels.
Au plan international
Outre la contribution à l’organisation du sommet de Rome, l’engagement de la France pour la santé mentale sur le plan international s’est réaffirmé, et traduit par plusieurs actions :
- L’année 2022 a été marquée par la Présidence Française du conseil de l’Union européenne, qui a inscrit le thème de la santé mentale des jeunes européens vulnérables au programme des évènements organisés durant la Présidence
- Participation au lancement et au travail de la nouvelle coalition paneuropéenne pour la santé mentale, portée par l’OMS-Euro
- Participation à la Joint Action européenne « ImpleMENTAL » qui vise à faciliter la transposition de bonnes pratiques identifiées (réforme globale de la santé mentale en Belgique et programme de prévention du suicide en Autriche) dans les Etats-Membres