G20 Indonésie | Retour sur la réunion des ministres de la santé et des finances à Bali (27 – 29 octobre 2022)

Dans le cadre du G20, l’Indonésie, qui assure la présidence pour 2022, a organisé la réunion ministérielle sur la santé, à Bali les 27 et 28 octobre dernier. La France et les autres Etats membres, invités et observateurs, ainsi que la Commission européenne, l’Organisation mondiale de la santé, les agences et ONG du secteur y ont discuté du renforcement de l’architecture mondiale en santé.

A la lumière des premières leçons de la pandémie de Covid-19, l’ambition collective du G20 est de mieux prévenir et répondre aux pandémies, notamment en améliorant l’accès aux vaccins, traitements et diagnostics. Face à l’urgence de renforcer l’action internationale, la France soutient la création du nouveau Fonds pour les pandémies et de nouvelles capacités de fabrication particulièrement dans les pays à moyen ou faible revenu.

La lutte contre les inégalités, l’investissement dans les systèmes de santé, la disponibilité et la formation des professionnels de santé, ainsi qu’un meilleur accès à la protection sociale sont par ailleurs des conditions fondamentales d’amélioration structurelle de la situation.

Les échanges ont été impactées par la guerre menée par la Russie en Ukraine que la France ainsi que de nombreux membres ont condamné, soulignant les impacts sur le système et les professionnels de santé ukrainiens.

La santé, au cœur de la Présidence indonésienne du G20

La Présidence indonésienne du G20 s’articule autour du thème « Se rétablir ensemble, se rétablir plus fort », et a fait du renforcement de l’architecture en santé mondiale l’une des priorités de son mandat. La présidence indonésienne a ainsi fait le choix de mettre la préparation et la réponse aux pandémies (PPR) au cœur de son mandat.

La réunion des ministres de la santé a ainsi porté sur trois thèmes :

  1. L’harmonisation des normes et des protocoles de santé mondiaux notamment sur les voyages transfrontaliers ;
  2. Le renforcement de la résilience des systèmes de santé mondiaux, par la mise en commun de ressources financières pouvant être rapidement mobilisées dans les pays en cas de crise ;
  3. L’expansion des centres mondiaux de fabrication et de connaissances pour la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies.

Dans chacune de ces dimensions, des progrès ont été réalisés en 2022, mais beaucoup reste à faire. La création d’un Fonds pour les Pandémies hébergé par la Banque mondiale représente une avancée majeure, puisqu’il s’agit à ce jour du seul instrument financier international dédié à une réponse commune.

Les travaux ont aussi porté sur la lutte contre la tuberculose, dont l’incidence augmente, sur le besoin de plans d’action nationaux contre les résistances anti-microbiennes – singulièrement la résistance aux antibiotiques – ainsi que sur la promotion d’approches « une seule santé », compte tenu des interactions croissantes entre santé humaine, santé animale et environnementale, du fait notamment du réchauffement climatique.

2022 : année-charnière dans le cycle de négociations de la révision de l’architecture en santé mondiale

L’année 2022 est charnière dans la révision de l’architecture en santé mondiale, dont l’ambition est un renforcement des capacités de prévention, de préparation et de riposte de la communauté internationale aux crises sanitaires.
Des enjeux majeurs tels que la révision du Règlement sanitaire international (RSI), la négociation d’un accord international sur les pandémies, ou encore le financement durable de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sont au cœur des discussions.

Antoine Saint-Denis, délégué aux Affaires européennes et internationales, représentait la France lors de la réunion des ministres de la santé du G20 à Bali