Bronchiolite précoce et tensions dans les services de pédiatrie : le ministre de la Santé et de la Prévention lance un plan d’action immédiat

Chaque année, au cours de l’automne, la bronchiolite touche près de 30% des nourrissons de moins de 2 ans (soit environ 480 000 cas par an) dont une petite partie est hospitalisée pour forme sévère. L’épidémie débute en général mi-octobre et atteint son pic en décembre. Mais cette année, l’épidémie est précoce puisqu’elle a débuté dès le mois de septembre.

Cette vague précoce de bronchiolite vient s’ajouter à une fragilité des services hospitaliers, due à deux années et demie de crise sanitaire et des difficultés de recrutement, et met le système de santé (en ville comme à l’hôpital) en tension. La situation est particulièrement préoccupante en Île-de-France.

Face à cette situation, François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, a annoncé le lancement d’un plan d’action immédiat pour soulager notre système de santé et permettre une bonne prise en charge de tous les enfants.

Prévention et pédagogie

Une campagne de communication va être lancée pour rappeler à tous et toutes les gestes simples pour prévenir la maladie.

En effet, chez les adultes le virus respiratoire syncitial (VRS), à l’origine de la maladie, ne provoque pas, ou très peu, de symptômes et il est possible d’être porteur sans le savoir. Le virus se transmet par la salive, la toux et les éternuements, mais aussi par contact puisque le virus peut rester sur les mains et les objets. Il est donc essentiel de respecter des gestes de simples pour éviter de transmettre la maladie aux nourrissons : lavage des mains et des objets, port du masque en cas de rhume…

Par ailleurs, en complément des gestes barrières, il est nécessaire de ne pas se rendre directement aux urgences et d’appeler le 15 avant de se déplacer, pour être orienté vers la structure la plus adaptée. En effet, dans une grande majorité des cas, la bronchiolite n’engendre pas d’hospitalisation. Cette recommandation permet de soulager les services d’urgences pédiatriques particulièrement sous tension mais également de donner aux parents les indications pour la prise en charge la plus adaptée à chaque situation.

Soutien au système de santé

En parallèle du rappel des bonnes pratiques pour les parents et les proches des nourrissons, le ministère de la Santé et de la Prévention réactive les mesures de soutien à la coopération entre la médecine de ville et l’hôpital. L’objectif étant de pouvoir prendre en charge le plus rapidement possible et de la manière la plus adaptée tous les enfants malades, notamment chez un médecin généraliste ou un pédiatre.

Enfin, pour soutenir les services hospitaliers en tension, François Braun a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 150 millions d’euros. Elle servira à répondre rapidement aux problématiques spécifiques de certains secteurs, dont la pédiatrie fait partie, et à recruter des renforts humains.

Trouver des réponses nouvelles aux difficultés structurelles

Pour traiter les difficultés plus profondes de la pédiatrie, François Braun fixe un rendez-vous aux parties prenantes : des Assises de la pédiatrie seront organisées au printemps 2023 pour trouver des réponses nouvelles aux difficultés structurelles du secteur.

Ces Assises se dérouleront sous la forme d’un échange national entre toutes les spécialités concernées par la prise en charge des enfants, aussi bien pour la prévention que pour l’accès aux soins. Plusieurs grandes thématiques seront au programme :

  • Les places respectives de la ville et de l’hôpital ;
  • La formation initiale et continue des professionnels ;
  • La démographie des professions du champ de la pédiatrie ;
  • La place des infirmiers puériculteurs et pratique avancée ;
  • Le renforcement de la pédopsychiatrie et des coopérations avec la pédiatrie ;
  • La place de la santé des enfants dans les Services d’accès aux soins et dans les Communautés professionnelles territoriales de santé ;
  • Les liens avec la médecine scolaire et la protection maternelle et infantile (PMI).